Saint-Péray – Le spectacle vivant au point mort…

L'art en vie : mime, théâtre, magie, jonglerie, ventriloquie, clown...

Un article de l’Hebdo de l’Ardèche, merci beaucoup.

Saint-Péray – Le spectacle vivant au point mort…

Philippe Phénieux dans le parc de la Cacharde, déserté cette année, espère des jours meilleurs. – Photos :F Ch

C’est le grand calme à la Cacharde qui n’accueille pas le festival l’Enfance de l’Art en ce début juin.

« Nous aurions dû fêter les 30 ans de la Compagnie Zinzoline et les 20 ans de La Cacharde, lors d’une grande fête les 13 et 14 juin, à l’issue du festival l’Enfance de l’Art programmé du 8 au 13 juin… » soupire Philippe Phénieux, directeur artistique de la Cie Zinzoline et propriétaire du domaine de La Cacharde où aurait dû se dérouler la 18e édition du festival jeune public qui accueille 3 000 écoliers de Drôme et d’Ardèche chaque année. Le Covid-19 s’est brutalement invité à la fête, ruinant la majorité des événements artistiques de l’année 2020 de la Cie Zinzoline qui a pu « sauver » seulement le festival « Rire et Magie », programmé par la ville de Saint-Péray, début février 2020.

Annulations en cascades

À commencer par  »Mimages », le festival des arts du mime et du geste, porté par la communauté de commune Rhône-Crussol, qui devait rayonner au pays de Crussol du 20 au 28 mars. « La pandémie nous a frappés au seuil de cette 15e édition que nous comptions fêter. Artistes et organisateurs, on a ressenti un sentiment de dépossession, ce fut brutal » confie le créateur de cet événement où les troupes professionnelles vont à la rencontre des spectateurs, dans les villages. La quinzième édition est reportée en mars 2021 avec les mêmes artistes qui ont accepté de reporter leurs prestations.

De grosses turbulences dans la trésorerie

 »Ces deux festivals annulés représentent 60 % de nos entrées de fonds. Nous avons dû annuler plus de 20 animations-spectacles entre mars et mai. Et renoncer à organiser nos quatre soirées Jazz mensuelles, les Boeufs à la Cacharde. » Sans compter les locations des salles du domaine pour les mariages qui s’annulent les unes après les autres.  »Peut-être un effet secondaire du confinement » glisse le propriétaire des lieux qui n’a pas perdu son humour. « Toutes ces annulations nous fragilisent beaucoup. Heureusement, les collectivités qui nous soutiennent ne nous lâchent pas. Sans les subventions de la municipalité, de l’intercommunalité, du Département et de la Région, on coulait. On a aussi lancé une collecte participative sur internet pour nous aider à passer le cap » (voir en bas d’article).

Une année blanche pour les intermittents du spectacle

La Cie Zinzoline, association régie par un conseil d’administration, avait prévu, en se fédérant avec trois autres compagnies artistiques, de recruter en avril 2020, un premier salarié chargé de la diffusion des spectacles. Une embauche qui n’a pu se faire, étant donné les circonstances et les incertitudes qui entourent le monde du spectacle. « Notre grosse angoisse, c’est la reprise : quand les entreprises, les collectivités, les établissements scolaires feront-ils de nouveau appel à nous ? Les nouvelles normes sanitaires vont-elles évoluer ? On est dans l’expectative. » Seule triste certitude : 5 000 festivals ont été annulés cet été en France. « La bonne nouvelle a été l’annonce du gouvernement instaurant une année blanche pour les intermittents du spectacle du 14 mars au 31 août 2021. Ça nous laisse du temps pour cumuler les 43 cachets annuels nécessaires à l’indemnisation. »

Difficile distanciation

« Le plus dur pendant le confinement ça a été l’éloignement physique. La distanciation sociale est difficile à respecter sur scène et dans nos métiers où le corps et la proximité physique sont essentiels. Jouer avec un masque ? Ce n’est pas possible pour un mime ! »

Collecte solidaire : www.helloasso.com/ cie zinzoline

https://www.hebdo-ardeche.fr/actualite-10167-le-spectacle-vivant-au-point-mort